Melbourne la délicieuse

Un adieu. Il est 19h, le jeudi 12 mars 2015. Les papiers sont signés, le cash est délivré. La Holden Commodore n'est plus notre propriété. Cette voiture équipée, ce véritable appartement roulant, aura fait notre bonheur 4 mois durant.

Nous avons roulé, voyagé, baroudé près de 7.000km, de Brisbane à Melbourne en toute sérénité. Passant par les montagnes, les plaines, les villes, les campagnes, les parcs nationaux, les vignobles, le littoral parfois balnéaire, souvent sauvage, les côtes rocheuses... Au cœur de ces paysages, ce véhicule aura été notre compagnon de voyage. Quel panard ! Cependant, au delà de la tristesse, avouons notre premier ressentiment : le soulagement. Il était grand temps de se remplir les poches pour planifier la suite de notre périple, mais aussi pour profiter de notre stop actuel, Melbourne.

Melbourne l'audacieuse, ville du sport, de la culture, détenant le titre officieux de "meilleure ville d'Australie", au nez et à la barbe de Sydney.
Mais aussi au climat déconcertant par sa variabilité, réunissant parfois vent froid et soleil cuisant, d'autres fois vent chaud et soleil absent...
Cependant, qu'il fasse 10, 20, 30 ou 40 degrés, ce bastion respire toujours autant la décontraction.

La culture, donc. A commencer par un musée qui nous a plutôt emballé (oui oui !), "The immigration Museum". Intéressant de suivre, des années 1830 à nos jours, l'évolution de ce jeune pays, dont 1/4 de la population actuelle n'est pas née sur le sol Australien.
On reste toutefois curieux sur la question aborigène, dont il est difficile d'obtenir des réponses quant à cette sombre colonisation anglo-saxonne du XIXème siècle.
C'est chose faite au Melbourne Museum, où se trouve une galerie aborigène décrivant l'arrivée et le comportement des colons sur leur territoire.
En historien (et préhistorien) aguerri, Baptiste aura également pu apprécier un large éventail d'expositions scientifico-préhistoriques, ou encore les mémoires de soldats australiens partis à la Première Guerre mondiale.

L'art de rue, omniprésent et rythmé par Federation Square (free concerts, mini-festivals,...) représente une autre dimension de l'intensité culturelle de la ville.

Le sport. Hôte des JO d'été en 1956, Melbourne est restée l'athlète de cette île. Avec l'Open de tennis en janvier, le Grand Prix de F1 en mars est l'événement majeur de la ville, auquel Leo a pu assister !
On pourrait également évoquer le football australien, véritable religion du Victoria, ou tout simplement ces joggeurs, cyclistes ou rameurs visibles en permanence.

Parlons de nous désormais.
Nous sommes basés à Pascoe Vale South, situé à une poignée de kilomètres de la City, chez Paul Mckay, notre hôte. Sa propriété est un bazar innommable. Dans un jardin réduit, les pieds de tomates, d'oignons, les arbres fruitiers (citrons, poires, pommes, goyaves, fruits rouges,...), les plantes, cohabitent avec des poules, des poulets, des abeilles productrices de miel. Mais aussi des planches de bois, des vieux matériaux de construction, une vieille gazinière à trainer, une bonne demi douzaine de bicycles. Mais aussi une fontaine, créant son micro-étang où nagent des poissons. Bref, tout ceci dans un jardin qui je vous le promets n'est pas plus grand que le vôtre ! Anyway.

En bricoleurs confirmés, nous contribuons tous les matins à la construction d'une cuisine. Nos premiers jours sont voués à la finition du parquet et l'isolation de la pièce. S'en suivront montage de meubles, installation de la baie vitrée, vernissage du sol, etc...
Nous dormons dans le bungalow au fond du jardin. Nous avons pu rencontré plusieurs helpers, dont Adrien, messin, qui a partagé notre chambre jusqu'à ce fameux samedi matin 09h.
Alors que nous étions encore.. affaiblis par la veille, il fut viré brutalement de façon inexplicable par notre hôte. Étrange intrigue que nous ne résoudrons jamais. Un coup de sang d'autant plus curieux que Paul est toujours très sympa avec nous.

J'ai bien dit affaiblis. Oui, Melbourne n'a pas échappé aux soirées fatigantes, rares certes (on ne vous reparle pas des prix délirants de l'alcool et plus globalement des sorties) mais que nous essayons d'alimenter partout où l'on passe.
Nous avons une nouvelle fois retrouvé notre bon vieux Adrien (celui de Bundi), qui faisait une crémaillère. Pas au top, nous avons rejoins notre lit à l'heure des poules. Tant pis, on sera en forme la prochaine fois.



Car oui, nous avons eu l'occasion de l'avoir, cette "prochaine", qui se déroulait au milieu de nulle part, dans une forêt du bush, au bord d'un lac. Une première rave party qui fut légendaire.

Avec 3 semaines restantes en Australie ( snif... ), il est temps d'aborder le dernier virage du périple, non sans excitation. TigerAir nous emmène donc ce mercredi à Perth, dans le Western Australia, 3.000km à l'Ouest.

Chers lecteurs, nos jours sont comptés. On se donne donc rendez vous au 14 avril, pour ce qui sera le dernier article écrit en tant que voyageurs.

Les Cousins